Le Fonds monétaire
international (FMI) est une institution internationale multilatérale, dont le
rôle est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir
la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer
à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et de faire reculer la
pauvreté .
Depuis le début de la crise financière mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) est perçu et jugé comme étant la solution ultime aux problèmes auxquels sont confrontés actuellement les pays. Déjà bien intégré dans la plupart des marchés financiers, le FMI était en bonne position pour prendre la tête des discussions sur la crise financière, en se fondant sur le fait qu’il réformerait quelques-unes de ses politiques les plus rigoureuses. Toutefois, le FMI demeure également une institution controversée faisant pression sur les gouvernements afin qu’ils satisfassent à des conditions établies ayant des répercussions sur les services publics, alors qu’il ne fait preuve d’aucune responsabilité ou transparence concernant son propre fonctionnement. C’est la raison pour laquelle l’un des objectifs de la campagne mondiale de l’IE « Levez la main pour l’éducation » consiste à exercer une influence en vue d’une réforme éventuelle du mode de fonctionnement du FMI.
Quel est l’objectif du FMI et comment s’efforce-t-il de
l’atteindre ?
Le FMI a vu le jour au même moment que la Banque mondiale, au lendemain de la seconde Guerre mondiale lors de la Conférence de Bretton Woods, en 1944. A l’époque de sa création, ses objectifs principaux consistaient à mettre en place un forum sur la coopération internationale en matière de politique monétaire, de maintenir la stabilité des taux de change, de contribuer à la croissance du commerce mondial et de mettre des ressources à la disposition des membres confrontés à des difficultés de balance des paiements. Le FMI s’efforce d’atteindre ces objectifs principalement en surveillant l’économie mondiale. Une fois par an, il consulte les Etats membres et analyse leur situation économique, leur apportant une formation et une assistance technique lorsque cela s’avère nécessaire. De même, le FMI dispose d’une énorme base de données concernant tous les domaines liés à l’économie, comme les prévisions de croissance des PIB ou les taux de change mis à jour. Par ailleurs, il se charge également d’accorder des prêts d’argent (notamment les arrangements spéciaux connus sous le nom de « droits de tirage spéciaux ») aux Etats membres éprouvant des difficultés sur le plan financier. Aujourd’hui, le FMI compte 185 pays membres, lesquels paient une cotisation annuelle sous forme de « quote-part » déterminée en fonction de la taille du PIB des pays respectifs. Ceci explique que chaque pays membre paie des quotes-parts différentes et dispose d’un niveau de pouvoir différent dans la gestion du FMI.
En quoi consiste la controverse autour du FMI ?
Le FMI est surtout connu dans son rôle
d’institution financière mettant ses ressources à la disposition des pays
membres qui connaissent des problèmes temporaires de balance des paiements, l’emprunteur
étant tenu de mettre en œuvre les politiques d’ajustement économique
nécessaires pour surmonter ces difficultés (FMI, 2001).
Les « politiques
d’ajustement » mentionnées ici sont à la l’origine de la controverse
autour du FMI, étant donné que les gouvernements qui lui empruntent de
l’argent sont amenés à modifier leur politique économique sans qu’un contrôle
démocratique ne puisse véritablement être exercé. N’échappant pas à la règle,
les prêts accordés par le FMI doivent eux aussi être remboursés, et ce
sont précisément les conditions très strictes permettant de garantir ce
remboursement qui, le plus souvent, conduisent à la mise en place de politiques
d’ajustement s’avérant problématiques, en particulier pour le secteur public. La Campagne mondiale pour
l’éducation (CME) estime que ces conditions risquent d’avoir des conséquences
désastreuses sur l’éducation et les salaires des enseignants (cf. CME 2009).
Alors que même le Bureau indépendant d’évaluation du FMI (BIE) arrive à
la conclusion que de telles conditions se révèlent bien souvent inutiles et ne
reposent sur aucune base empirique, le FMI continue de les imposer dans
le cadre de la plupart de ses accords de prêt (cf. BIE, 2008a).
Si l’on peut affirmer que
l’examen fiscal et l’engagement en faveur d’un investissement à long terme sont
une nécessité dans tous les pays, la flexibilité peut s’avérer tout aussi utile
pour combattre la crise efficacement. Le monde industrialisé lui-même se
soustrait à ses principes budgétaires en temps de crise, comme en témoignent
les déficits fiscaux qu’accumulent les gouvernements dans bon nombre de pays
industrialisés (cf. FMI, 2009).
L’aspect controversé du FMI
s’étend à la gouvernance de l’institution ainsi qu’à sa capacité d’entreprendre
des réformes. Les cotisations (les quotes-parts) sont déterminées en fonction
de la taille des économies des pays membres, et le montant de la contribution
d’un pays détermine le nombre de voix auquel celui-ci a droit lorsque des votes
ont lieu dans l’enceinte du FMI. En outre, les Etats-Unis sont le seul
pays disposant d’un droit de veto spécial, compte tenu qu’il détient 16,77 pour
cent des voix au FMI, une institution qui requiert 85 pour cent de voix
favorables pour l’adoption d’une proposition quelle qu’elle soit. Aussi est-il
relativement facile de comprendre que le FMI soit largement dominé par
des pays occidentaux peu enclins à céder le pouvoir qu’ils détiennent.
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